L’expérimentation à l’œuvre

--

Crédit: Emily Mortimer (Stocksnap.io)

Bonjour,

Nous sommes l’Équipe de l’innovation et de l’expérimentation du Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT) du gouvernement du Canada. Notre équipe a pour mandat d’appuyer les Directives relatives à l’expérimentation du gouvernement, ce qui signifie que nous réfléchissons beaucoup à la façon d’accroître l’utilisation d’approches expérimentales et de données expérimentales dans la prise de décisions gouvernementales. L’objectif est qu’une plus grande rigueur dans la collecte et l’utilisation des données probantes améliorera les programmes et les services gouvernementaux.

Nous entamons une nouvelle aventure passionnante : nous sommes sur le point de lancer une initiative qui a accaparé une bonne partie du temps de notre petite équipe au cours des derniers mois.

L’expérimentation à l’œuvre, ou EO, est une nouvelle initiative du gouvernement du Canada visant à renforcer les compétences et les pratiques des fonctionnaires en matière d’expérimentation au moyen d’un modèle unique d’apprentissage par la pratique qui favorise et met en lumière les expériences réalisées à petite échelle. L’EO cherche à générer des exemples pratiques d’expériences fédérales et à assurer le libre accès aux documents d’apprentissage connexes, aux mises à jour sur les progrès et aux résultats, et ce, pour maximiser les retombées. Elle appuiera cinq expériences menées dans quatre ministères en reliant ces projets à des experts en expérimentation qui travaillent déjà au gouvernement du Canada. Les expériences se dérouleront en même temps, et les ministères participants travailleront ensemble, comme une cohorte, afin que les leçons apprises soient échangées et que les expériences partagées favorisent l’établissement de liens.

Pourquoi faisons-nous cela? Pour plusieurs raisons, mais voici les cinq principales :

1) L’orientation doit être guidée par des questions réelles, liées à un contexte particulier

Il est toujours préférable de donner des réponses qui répondent à de vraies questions. L’EO nous donnera un élément très important de l’apprentissage : un contexte lié à une situation et à un endroit précis. Nous voulons que l’EO soit réactive, presque en temps réel. Si, par exemple, un groupe de notre cohorte se heurte à un problème — disons qu’il a besoin d’aide pour comprendre le biais de confirmation –, nous voulons noter les réponses possibles avec l’aide de nos experts et diffuser l’information dans un document le plus rapidement possible. Il y a de fortes chances que si un groupe rencontre une difficulté, ces renseignements seront utiles à d’autres dans des circonstances semblables. De plus, en incluant le contexte de la demande dans la solution, nous fournissons des renseignements précieux qui seront sans doute utiles à d’autres.

2) L’expérimentation, ça se pratique — en parler dans l’abstrait ne suffit pas

Il y a quelque chose que nous avons entendu maintes et maintes fois pendant nos premiers pas dans le dossier : notre équipe ne doit pas rédiger un « guide officiel sur le déroulement d’une expérimentation » pour le gouvernement du Canada (pas que nous aurions fait une telle chose), et si nous ne sommes pas nous-mêmes immergés dans l’expérimentation, notre matière n’aura pas le niveau d’effet recherché.

3) Lorsqu’on travaille à la conception d’une intervention, la consignation de l’information et l’introspection sont souvent les premiers aspects supprimés

Nous considérons cet aspect (ainsi que d’autres) comme une véritable « valeur ajoutée ». Nous avons nous-mêmes participé à de nombreux projets où la simple obligation de maintenir le projet à flot faisait qu’il y avait très peu de temps pour bien consigner ce qui se passait afin d’aider ceux qui participeraient au prochain projet semblable. Le fait de devoir être partout et de jongler avec de nombreux projets en même temps signifie aussi qu’il est difficile pour les personnes impliquées de prendre du recul et de comprendre ce qui se passe exactement. Nous espérons être une petite souris ou un ethnographe dans la salle et pouvoir voir un peu plus la situation dans son ensemble et poser des questions d’approfondissement qui aideront à expliquer des concepts qui peuvent être évidents pour ceux qui sont immergés dans le projet, mais qui nécessitent des éclaircissements pour les gens de l’extérieur.

4) Pour passer des projets pilotes au long terme, nous devons surveiller de près le système à la recherche de changements

Nous voulons aussi nous assurer que l’EO ne produira pas une série de projets pilotes qui n’aboutiront nulle part, alors pour nous, la dernière phase, Impact et échec, sera la clé. Nous voulons prendre un peu de recul par rapport à tout le processus une fois qu’il est terminé et y revenir six mois plus tard pour observer ce qui s’est passé : l’intervention expérimentale et les nouvelles connaissances générées ont-elles fait leur place dans l’organisation qui a mené l’expérience? Des variations ont-elles suivi, pour générer de nouvelles tranches de données probantes à l’aide de variables légèrement différentes? Ou le projet pilote a-t-il pris fin sans qu’il n’y ait de suite?

5) On apprend mieux en cohortes, car tout est une question de relations

Enfin, nous avons pensé qu’il serait très avantageux de constituer une cohorte pour l’initiative EO, puisque les gens apprennent mieux lorsqu’ils sont entourés de leurs pairs. Nous espérons que cette cohorte ne sera que la première d’une longue série et que les personnes qui suivront le processus verront l’EO comme un élément habilitant de leur carrière. Sans vouloir paraître arrogants, nous croyons que les participants seraient alors en mesure de reconnaître « ce qui fonctionne » (ou du moins quelles sont les conditions nécessaires pour que cela fonctionne), bien que nous reconnaissions que cela ne signifie pas que l’EO transformera les participants en experts en méthodologie expérimentale. Toutefois, les participants acquerront les relations, la capacité de reconnaître ce qu’ils ne savent pas (et qui sait ce qu’ils ne savent pas) et la connaissance de ce qui est nécessaire pour effectuer une expérience du début à la fin.

Continuez à suivre notre parcours dans cet espace — nous promettons de vous le raconter ouvertement.

Posté par Sarah Chan, Dan Monafu, Sean Turnbull , EW Team, SCT

This post is also available in English here: https://medium.com/@exp_works

--

--

L’expérimentation à l’œuvre
L’expérimentation à l’œuvre

Written by L’expérimentation à l’œuvre

Présentation de l’expérimentation au sein du gouvernement du Canada: https://linktr.ee/GCEXP | Suivez notre parcours en anglais: https://exp-works.medium.com/

No responses yet