Notre expérience EAO prend fin, Notre parcours d’expérimentation se poursuit

L’expérimentation à l’œuvre
17 min readMay 16, 2019

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Résultats et réflexions de l’équipe de RNCan

Il s’agit de notre troisième et dernier rapport et article de blogue sur l’expérimentation à l’œuvre (EAO), qui comprend les résultats et les leçons tirées de deux expériences. Pour de plus amples renseignements sur le contexte et le parcours de l’EAO, consultez nos deux premiers articles ici et ici.

L’Office de l’efficacité énergétique (OEE) de Ressources naturelles Canada était bien positionné au moment du lancement d’EAO. L’OEE avait collaboré avec des partenaires au sein et à l’extérieur du gouvernement afin de cerner les idées et les possibilités qui bénéficieraient de l’expérimentation, y compris au moyen d’essai contrôlé randomisé. Un projet intergouvernemental d’étiquetage et de production de rapports sur l’énergie domiciliaire (en anglais), qui a donné lieu à un certain nombre de possibilités d’expérimentation liées au service d’évaluation des maisons ÉnerGuide et aux outils connexes, est particulièrement pertinent pour nos deux expériences d’EAO.

L’OEE collabore également avec Carrotte points santé [1]pour inciter les Canadiens à s’intéresser à l’efficacité énergétique, aux services et aux outils de l’OEE (comme ENERGY STAR et ÉnerGuide) au moyen de l’application Carotte points santé, où les utilisateurs peuvent obtenir des points de fidélité pour leurs connaissances et leurs actions. Ce projet a permis d’utiliser l’application Carotte points santé pour faire participer les utilisateurs et de tester le contenu d’une manière aléatoire afin d’obtenir une rétroaction comportementale directe.

Lorsque nous menons des expériences sur le terrain, y compris des essais contrôlés randomisés, un point de contact (c.-à-d. une interaction de l’utilisateur, dans le cas présent, remplir un questionnaire pour obtenir des points de récompense) doit être établi en utilisant un échantillon suffisamment important (30 000 utilisateurs) et une façon de le répartir aléatoirement parmi les utilisateurs. Au départ, l’application Carotte points santé répondait en partie à ces besoins. Comme nous en avons discuté dans notre deuxième billet sur le blogue EO, étant donné que l’application Carotte points santé n’a pas été conçue pour servir de plateforme pour des essais contrôlés randomisés, nous avons rencontré quelques difficultés en cours de route. En collaboration étroite avec l’équipe de Carotte points santé, nous avons été en mesure de surmonter ces obstacles techniques et de répartir aléatoirement le contenu parmi les utilisateurs qui répondaient à nos exigences expérimentales. Il s’est avéré qu’il s’agissait d’une nouvelle façon d’utiliser l’application Carotte points santé!

Les plateformes numériques comme Carotte points santé ont un vaste bassin d’utilisateurs, offrent diverses possibilités d’interaction, sont simples à contrôler et permettent de facilement établir des rapports sur les résultats obtenus à l’aide d’échantillons de cette taille. Il s’agissait d’une précieuse occasion d’apprentissage dans le cadre de nos essais d’outils numériques qui nous permettent d’atteindre un grand nombre de Canadiens (au besoin), de détecter de façon fiable les effets des expériences et d’en tirer des conclusions. Nous avons inclus d’autres renseignements au sujet de Carotte points santé et de son bassin d’utilisateurs pertinents à la méthodologie et aux résultats de chaque expérience dans le contenu et les notes de bas de page connexes ci-dessous.

Avec une équipe interfonctionnelle en place, comprenant des représentants du Social Innovation UnLab de l’OEE et de l’Unité d’expérimentation et d’analyse de RNCan, de Carotte points santé et d’un graphiste, notre équipe EAO était prête à faire passer l’expérimentation au niveau supérieur.

Expérience d’étiquetage énergétique résidentiel

L’étiquette ÉnerGuide vise à aider les propriétaires à prendre conscience du rendement énergétique de leur maison (au moyen d’une cote) et à encourager les mesures d’efficacité énergétique, comme la modernisation de leur maison. Notre recherche auprès des utilisateurs et une analyse documentaire sur l’étiquetage résidentiel ont permis de cerner certaines possibilités d’améliorer l’étiquette afin qu’elle soit davantage en harmonie avec les Canadiens. L’OEE explore également des solutions numériques pour informer les Canadiens de façon plus personnalisée. Les résultats de cette expérience contribueront à l’amélioration continue de l’étiquette et à nos possibilités d’innovation numérique.

Question de recherche (adaptée[2]) : L’étiquette ÉnerGuide transmet-elle efficacement des renseignements sur l’efficacité énergétique et la consommation d’énergie aux propriétaires?

Nous avons utilisé l’application mobile Carotte points santé comme plateforme en ligne pour évaluer si les propriétaires de la Colombie‑Britannique, de l’Ontario et de Terre‑Neuve-et-Labrador étaient en mesure de comprendre les renseignements sur l’efficacité énergétique et la consommation d’énergie des maisons illustrés sur une étiquette. La compréhension a été mesurée en vérifiant si les utilisateurs pouvaient répondre correctement aux questions sur l’efficacité énergétique et la consommation d’énergie après avoir vu diverses échelles d’étiquetage [3] représentant la cote de rendement d’une maison fictive. Au total, environ 30 000 utilisateurs de Carotte ont participé à l’expérience en ligne, les données ayant été recueillies entre novembre et décembre 2018[4].

Les utilisateurs ont suivi trois modules pour évaluer leur compréhension de l’efficacité énergétique à l’aide des échelles d’évaluation de l’étiquette ÉnerGuide ou de ses équivalents : la Energy Performance Certification (EPC) du Royaume-Uni et le Home Energy Score (HES) des États-Unis. L’assignation aléatoire aux étiquettes garantissait, en moyenne, que les utilisateurs de chaque groupe étaient identiques. Cela nous permet d’attribuer les différences observées dans le rendement moyen des utilisateurs aux caractéristiques des étiquettes elles‑mêmes plutôt qu’aux caractéristiques démographiques de base de notre échantillon d’utilisateurs.

Premier module : Interpréter l’efficacité énergétique à partir d’une seule étiquette

Les utilisateurs de Carotte ont été répartis au hasard pour recevoir l’un des trois graphiques d’évaluation de l’étiquette (ÉnerGuide, EPC ou HES) représentant une maison écoénergétique ou non écoénergétique. On leur a posé une seule question : « La maison représentée par cette étiquette est-elle économe en énergie? »

Les résultats montrent des disparités entre les capacités de chaque groupe à interpréter correctement l’efficacité énergétique à l’aide de l’étiquette qui leur est présentée. Dans le cas d’ÉnerGuide, seulement 62 % des utilisateurs ont été en mesure d’identifier correctement une maison écoénergétique, comparativement à 82 % des utilisateurs qui ont reçu l’étiquette des États-Unis et 74 % des utilisateurs qui ont reçu la variante du Royaume-Uni. Les étiquettes HES et EPC indiquent une note d’efficacité sur une échelle de référence où un chiffre ou une lettre plus élevé indique une efficacité supérieure. L’étiquette ÉnerGuide indique une cote relative à l’efficacité énergétique d’une « maison neuve typique » construite selon le code de l’énergie en vigueur pour les bâtiments sur une échelle de quelques gigajoules par année. D’après les résultats de cette expérience et des recherches antérieures auprès des utilisateurs, l’exigence de comprendre à la fois la cote et sa relation avec la maison de référence, et ce qu’est une « nouvelle maison typique » pourrait créer de la confusion, ce qui rendrait plus difficile pour les propriétaires d’évaluer le rendement énergétique indiqué sur l’étiquette. Les résultats de cette expérience sont significatifs [5] et indiquent une possibilité pour ÉnerGuide d’améliorer jusqu’à 20 points de pourcentage la compréhension des utilisateurs.

Deuxième module : Comparaison de l’efficacité énergétique entre les étiquettes

Ensuite, les utilisateurs se sont vus assigner au hasard à l’un des trois régimes d’étiquetage (ÉnerGuide, EPC ou HES) qui comparent l’efficacité énergétique de deux maisons. Une seule question a été posée aux utilisateurs : « Quelle maison est la plus économe en énergie? »

Les résultats montrent que lorsqu’on a demandé de comparer l’efficacité énergétique de deux maisons, les trois étiquettes ont donné des résultats comparables, les téléspectateurs de l’étiquette ÉnerGuide ont pu choisir la bonne réponse près de 82 % du temps, ce qui était à peine inférieur aux étiquettes des États-Unis ou du Royaume-Uni.

Dans ce module, la référence « maison neuve typique » était constante entre les deux étiquettes ÉnerGuide illustrées, ce qui peut avoir simplifié la comparaison des valeurs d’efficacité énergétique pour les utilisateurs, ce qui a permis d’obtenir de meilleures réponses. Si l’on comparait des étiquettes ayant des valeurs différentes pour les « maisons neuves typiques », comme ce serait le cas sur le marché du logement, il pourrait être plus difficile pour les utilisateurs de comparer les étiquettes. Il s’agit d’un domaine qui pourrait justifier une enquête plus approfondie.

Troisième module : Évaluation des renseignements supplémentaires ÉnerGuide sur la consommation d’énergie

Contrairement à l’EPC européen ou au HES américain, l’étiquette ÉnerGuide du Canada ne se contente pas de communiquer des renseignements sur l’efficacité énergétique; elle fournit également aux utilisateurs des renseignements sur la consommation d’énergie[6].

Notre dernier module visait à évaluer si les utilisateurs étaient en mesure d’interpréter à la fois la consommation d’énergie et l’efficacité énergétique de l’étiquette ÉnerGuide. On leur a montré l’une des deux options suivantes : une maison qui consomme plus d’énergie, mais qui est aussi plus écoénergétique ou une maison qui consomme plus d’énergie, mais qui est tout aussi écoénergétique. On leur a posé deux questions de suivi : « Quelle maison est la plus économe en énergie? » et « Quelle maison consomme le plus d’énergie? » Leurs réponses nous ont permis d’évaluer si les renseignements fournis par l’étiquetage ÉnerGuide sont bien compris par le grand public.

Résultats : Lorsqu’on leur présente une maison qui consomme plus d’énergie que l’autre, mais qui est plus écoénergétique, seulement 20 % des utilisateurs (un sur cinq) peuvent évaluer correctement quelle maison est la plus écoénergétique. Lorsqu’on leur présente une maison qui consomme plus d’énergie, mais qui est tout aussi efficace, seulement 5 % des utilisateurs (un sur vingt) pouvaient répondre correctement. Nous constatons que ces résultats sont pires que si les utilisateurs avaient choisi des réponses au hasard parmi les quatre choix possibles (ce qui aurait donné un score de 25 %). Les résultats ont été bien meilleurs lorsqu’il est venu le moment d’interpréter quelle maison consomme le plus d’énergie, plus de 70 % des utilisateurs ayant choisi correctement l’un ou l’autre exemple. Comme la consommation est une quantité absolue de gigajoules/an (sans rapport avec une valeur de référence de la maison), il semble plus facile de répondre correctement aux questions sur la consommation que d’évaluer les valeurs relatives d’efficacité de l’étiquette ÉnerGuide. Ces résultats sont significatifs et suggèrent que les utilisateurs ont du mal à interpréter l’efficacité énergétique relative telle qu’elle est décrite sur l’étiquette.

Conclusions : L’étiquette ÉnerGuide vise à fournir des renseignements sur le rendement énergétique domiciliaire à de multiples utilisateurs, y compris les propriétaires, les représentants du gouvernement et des services publics, les entrepreneurs, les fournisseurs de services énergétiques domiciliaires, les inspecteurs et les agents immobiliers. Les résultats de cette expérience montrent que, dans certains cas, les propriétaires ont très bien compris les renseignements sur l’efficacité énergétique que l’étiquette transmettait (par exemple, module 2). Dans d’autres cas, cependant, ils ont mal interprété ou ne comprenaient pas ce que l’étiquette communiquait (par exemple, dans les modules 1 et 3).

L’étiquette ÉnerGuide fournit plus de renseignements que ses homologues du Royaume-Uni ou des États-Unis, mais son échelle d’évaluation n’est pas aussi claire. Nos résultats suggèrent fortement que les utilisateurs ont de la difficulté à interpréter la cote d’efficacité énergétique d’une maison par rapport à une maison de référence. Les utilisateurs peuvent également avoir de la difficulté à interpréter l’efficacité énergétique lorsqu’ils tiennent compte des renseignements sur la consommation d’énergie qui y est également incluse.

L’expérience a permis de cerner des possibilités d’approfondir la recherche, d’analyser et d’améliorer la façon dont l’étiquette ÉnerGuide communique l’efficacité énergétique et la consommation d’énergie aux propriétaires-occupants. Ces constatations éclaireront et feront progresser nos efforts pour améliorer la façon dont nous mobilisons et informons les Canadiens par le biais de l’étiquetage sur l’efficacité énergétique à l’ère du numérique.

Expérience de cadrage de messages

La recherche et la pratique en matière de compréhension du comportement suggèrent que la façon dont nous communiquons et encadrons les messages sur l’efficacité énergétique à l’intention des Canadiens est importante. Cependant, combien? Cette expérience a mis à profit nos travaux antérieurs et notre théorie de la compréhension du comportement pour mettre à l’essai différents cadres de messages auprès des utilisateurs de Carotte afin de savoir ce qui fonctionne lorsqu’on les encourage à communiquer avec un conseiller en efficacité énergétique résidentiel de leur région.

Question de recherche (adaptée[7]) : Est-ce que les interventions de messages axés sur le coût ou le confort incitent plus les propriétaires à faire appel à un organisme de services d’évaluation résidentielle que les messages génériques sur l’efficacité énergétique?

Nous avons utilisé l’application Carotte points santé comme plateforme d’essai en ligne pour évaluer les connaissances des propriétaires de maisons sur le processus d’évaluation

ÉnerGuide et pour vérifier si un plus grand nombre de propriétaires de la Colombie‑Britannique, de l’Ontario et de Terre‑Neuve-et-Labrador chercheraient à obtenir un organisme d’évaluation énergétique résidentielle lorsqu’on leur demande de fournir différents cadres de messages liés au coût, au confort ou aux renseignements traditionnels de RNCan sur ÉnerGuide (le témoin). Les participants ont été répartis au hasard en trois groupes de cadres de messages et ont répondu à toutes les questions en fonction de leur connaissance du processus d’évaluation énergétique résidentielle ÉnerGuide. L’adoption a été mesurée en surveillant les clics et la saisie du code postal dans le moteur de recherche des services d’évaluation résidentielle de RNCan une fois le sondage terminé. Au total, environ 30 000 propriétaires de Carotte ont participé à l’expérience en ligne, les données ayant été recueillies entre décembre 2018 et janvier 2019.

Les utilisateurs ont rempli des offres de récompense semblables, mais subtilement différentes liées au processus d’évaluation des maisons ÉnerGuide, qui comprenait l’un des trois traitements par message aléatoire :

  • Les messages neutres (contrôle) comprenaient des termes comme « Une évaluation ÉnerGuide est un outil puissant ».
  • Messagerie encadrée en fonction du coût avec les mêmes renseignements que le contrôle, mais avec un cadrage « coût » comme « Une évaluation ÉnerGuide peut réduire vos factures d’énergie ».
  • Messagerie encadrée en fonction du confort avec les mêmes renseignements que le contrôle, mais avec un cadre « confort » comme « Une évaluation ÉnerGuide peut vous garder au chaud cet hiver ».
  • Les offres encadrées en fonction du coût et du confort comprenaient également deux questions de traitement supplémentaires sur les renseignements relatifs au coût (réduction des factures mensuelles) ou les renseignements relatifs au confort (perte de chaleur dans les maisons plus anciennes) afin d’améliorer encore l’effet potentiel du traitement de l’encadrement du message.

Les résultats pour tous les messages montrent une distinction minimale entre les réponses d’adoption pour les clics de souris ou la saisie du code postal pour les organismes de services de recherche. La messagerie à coût encadré a affiché des taux de clics légèrement supérieurs (78,9 %) comparativement au groupe témoin (77,8 %), mais la messagerie encadrée en fonction du coût (78,7 %) ne l’a pas fait[8]. Faire la distinction entre la messagerie encadrée en fonction du coût et la messagerie encadrée en fonction du confort est une distinction très subtile et cela peut avoir été une limitation de ce type d’expérience lorsqu’elle a été présentée au moyen des questionnaires d’applications mobiles. La puissance statistique au sein de l’expérience a été considérablement réduite lorsque seulement 23 551 des 30 000 participants ont complété le clic et seulement 16 131 ont continué à entrer leur code postal. Cette attrition limite encore davantage les distinctions que l’on peut déduire au sujet des différents traitements de messagerie. Il est intéressant de noter que cette expérience a mis en évidence un taux d’utilisation des codes postaux d’environ 54 % lorsqu’on utilise Carotte points santé comme moyen de sensibilisation pour encourager les organismes de services d’évaluation ÉnerGuide.

Conclusions : Environ la moitié des propriétaires de Carotte ont été encouragés à chercher un organisme local de services d’évaluation résidentielle ÉnerGuide à la suite d’une intervention de messagerie au moyen de l’application Carotte points santé. Ce travail a ouvert la voie à d’autres expériences en matière d’élaboration de messages. Par exemple, l’élaboration d’une expérience qui compare l’incidence du cadrage des messages sur les consommateurs nécessitera des recherches supplémentaires, un échantillon de réponses plus vaste et des interventions plus fortes pour observer des différences importantes et statistiquement significatives dans l’utilisation d’une évaluation résidentielle ÉnerGuide.

Notre expérience EAO : Réflexions et leçons apprises

Au-delà de la réalisation des expériences, nous avons intentionnellement renforcé notre capacité et notre pratique d’expérimentation grâce à notre participation à l’EAO. Voici nos réflexions sur notre expérience et des conseils pour ceux qui s’intéressent à l’expérimentation dans le secteur public.

  • Au-delà du simple fait d’essayer quelque chose de nouveau, considérer l’expérimentation comme un processus systématique d’« apprentissage par la pratique » pour guider, informer et évaluer les politiques et les actions de service Le fait de bien le faire directement avec les utilisateurs éclaire les domaines et les possibilités d’en faire plus.
  • Connaissez votre contexte et celui de vos utilisateurs. Sachez où vous, votre organisation, vos partenaires potentiels et les utilisateurs en sont lorsqu’il s’agit de ce que vous essayez de faire, et comment l’expérimentation peut aider.
  • Faites vos recherches. Nous avons débuté rapidement parce que nous avions déjà travaillé sur ÉnerGuide et que nous savions où nous pouvions faire des expériences pour créer de la valeur.
  • Soyez clair au sujet de votre question de recherche et de la définition du problème. Nous y revenions tout au long de notre processus pour vérifier le cours des choses.
  • Identifier les points de contact existants avec les utilisateurs ou en créer de nouveaux. Par exemple, l’étiquette ÉnerGuide est un point de contact et travailler avec Carotte points santé nous a permis de joindre les Canadiens à l’échelle requise. Nous devions faire participer directement les utilisateurs de nos politiques, services et outils. Cela peut nécessiter de travailler avec des partenaires.
  • Utiliser l’expérimentation pour amplifier la distinction entre opinion et comportement. Lorsqu’il s’agit de produire des données probantes et de comprendre ce qui fonctionne, il y a une différence entre a) partager quelque chose avec un intervenant et lui demander son opinion à ce sujet et b) concevoir une expérience pour voir si et comment il le comprend, interagir avec lui et l’utiliser pour accomplir une tâche. C’est ce que nous faisons dans ce cas-ci.
  • Soyez ambitieux, mais ne perdez pas de vue la faisabilité tout en travaillant dans les limites des contraintes. Si vous travaillez d’une nouvelle façon et dans des délais précis, il est probablement préférable d’avoir une expérience claire et bien dimensionnée qui vous donnera des résultats utilisables plutôt qu’une expérience super complexe qui est beaucoup plus difficile à exécuter dans vos contraintes (par exemple, les délais d’EAO).

L’expérimentation prend du temps. Il faut beaucoup d’itération et de conditions favorables, comme :

  • Établir les relations qui font fonctionner l’expérimentation (compréhension partagée, partenariat, co-création);
  • Les composantes logistiques à gérer (conception du contenu, production, tests);
  • L’approvisionnement et les approbations (par exemple, partage des données, approbation du contenu);
  • Apprendre au fur et à mesure et développer quelque chose de nouveau dans notre contexte (par exemple, outils et pratiques).
  • Honnêtement évaluez les compétences de l’équipe et n’y allez pas seul. Si vous n’avez jamais effectué de recherche auprès d’utilisateurs ou exécuté un ECR auparavant, et que c’est ce dont vous avez besoin, alors travaillez avec d’autres personnes qui l’ont fait. C’est la valeur des équipes interfonctionnelles et multidisciplinaires.

Les compétences suivantes étaient particulièrement importantes :

  • Les collègues de la Division d’habitation de l’OEE de RNCan ont le mandat et l’expertise en matière d’étiquetage énergétique résidentiel, la volonté d’expérimenter, et ce sont eux qui mettront en œuvre les résultats.
  • L’équipe d’innovation sociale de l’OEE privilégie l’établissement de relations, la collaboration et les partenariats pour la majorité de ses projets, y compris la capacité d’innovation, le budget et les moyens de comprendre les contextes et les besoins du point de vue des utilisateurs.
  • L’Unité d’expérimentation et d’analyse de RNCan a acquis de l’expérience dans la conception et l’exécution d’ECR au moment même où nous accélérions l’expérience. Le fait d’avoir leur expertise dans le même bâtiment a changé la donne. Ils ont également une expérience de l’analyse des données qui a été mise à profit.
  • Nous avons tous apporté un état d’esprit curieux, une volonté de faire surface et de tester les hypothèses, et un parti pris en faveur de l’apprentissage par l’action.
  • Bien qu’il puisse être utile d’examiner la façon dont les choses devraient se dérouler pour formuler des hypothèses et établir une vision commune (par exemple, le secteur public devrait expérimenter davantage), nous devons à un moment donné examiner la situation réelle dans nos contextes et travailler avec les bonnes personnes sur ce qui pourrait être. Ce qui pourrait être un endroit où commencer l’apprentissage par la pratique et s’en inspirer par l’action pratique et l’apprentissage fondé sur la pratique.

L’équipe d’EAO de RNCan aimerait remercier nos cadres supérieurs pour le leadership et la confiance dont ils ont fait preuve en nous permettant de travailler au-delà des frontières et de faire de nouvelles choses de façon ouverte. Nous aimerions également remercier l’équipe d’EAO du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada et l’occasion qu’ils ont créée d’expérimenter et d’apprendre ensemble. Nous remercions tout particulièrement nos collègues de la cohorte EAO des autres ministères fédéraux qui ont réalisé et appuyé les expériences, ainsi que ceux qui ont partagé leur expertise dans le cadre des séances et des activités d’apprentissage en EAO.

Publié par l’équipe de L’expérimentation à l’œuvre à RNCan

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Notes de fin

[1]Carrotte points santé est une application de bien-être et une plateforme d’engagement de marque axés sur l’IA qui tire parti de l’économie comportementale et de la théorie du «nudge » pour motiver et récompenser les utilisateurs qui font de meilleurs choix de vie. Carrot maximise l’attrait et l’engagement en offrant aux utilisateurs un choix de récompenses parmi les programmes de fidélisation les plus populaires. Au Canada, les utilisateurs peuvent gagner des points SCENE®, des points Petro-Points ™, des points More Rewards®, des points de réduction ou des récompenses RBC ils interagissent avec l’application.

[2] Notre question de recherche initiale portait uniquement sur l’efficacité énergétique. Nous l’avons élargie parce que l’étiquette ÉnerGuide comprend aussi des renseignements sur la consommation d’énergie, qui pourrait être testée auprès des utilisateurs de Carotte.

[3] Seules les échelles d’évaluation graphiques de l’étiquette ÉnerGuide et de ses homologues des États-Unis ou du Royaume-Uni ont été testées dans le cadre de cette expérience. L’étiquette ÉnerGuide complète ne l’était pas.

[4] Nous constatons que notre échantillon de Carotte en ligne était plus jeune (moyenne d’âge de 36 ans, comparativement à la moyenne nationale de 42 ans) et comportait beaucoup plus de femmes que d’hommes (20 096 contre 9 939) que la population canadienne. Néanmoins, l’ajustement statistique et la pondération en fonction de l’âge, du sexe et de la région dans notre analyse ne modifient pas nos constatations de fond.

[5] D’un point de vue statistique, les différences observées entre les groupes d’étiquettes étaient très peu susceptibles d’être dues au hasard (p<0,001, pour toutes les comparaisons de groupes dans tous les modules). Pour tous les chiffres, les intervalles de confiance à 95 % sont indiqués, ce qui signifie que le niveau de confiance de notre estimation de la moyenne de la population se situe dans l’intervalle affiché. Les intervalles de confiance montrent que, si nous devions répéter la même expérience, nos estimations pour chaque barre du graphique se situeraient dans l’intervalle de confiance 95 % du temps.

[6] La « consommation d’énergie » est la quantité absolue d’énergie utilisée, tandis que l’« efficacité énergétique » est la quantité relative utilisée par rapport à un point de référence (ou un ensemble de points de référence) comme la taille de la maison, son emplacement ou le nombre d’occupants. Ces deux concepts sont distincts : les maisons considérées comme « efficaces » peuvent encore consommer des quantités importantes d’énergie en termes absolus, et les maisons ayant une faible empreinte énergétique peuvent ne pas être particulièrement efficaces.

[7] Notre question de recherche initiale comprenait une référence aux récompenses en tant qu’intervention à tester. Nous avons choisi d’affiner notre question de recherche et de nous concentrer uniquement sur le cadrage des messages pour cette expérience.

[8] Signification statistique pour p<0,1 seulement pour la comparaison de la messagerie encadrée en fonction du coût avec le groupe témoin.

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